Le choix d'intégrer les rangs est souvent le fruit d'une réflexion profonde et d'un engagement sincère envers la patrie.
Cependant, comme dans toute profession, certains jeunes engagés peuvent se rendre compte que cette voie n'est finalement pas faite pour eux, et souhaitent reconsidérer leur engagement et ainsi dénoncer leur contrat pendant la période probatoire.
Alors que cette démarche ne nécessite qu'une information écrite, des EVAT (Engagés Volontaires de l'Armée de Terre) dénoncent les difficultés qu'ils rencontrent avec leur hiérarchie.
C'est ainsi qu'Aïda MOUMNI, avocat associé de MDMH, a été interviewée par Emilie AUFFRET pour son article paru ce vendredi 22 septembre 2023 dans La Montagne sous le titre "Pas si simple de quitter le 126ème régiment : manque d'information, pressions, circuit de départ trop long ... de jeunes engagés dans l'angoisse"
Reprenant les mots d'Aïda MOUMNI, la journaliste commence ainsi son article :
"Ce sont deux jeunes hommes "très angoissés" que l'avocate, spécialisée en droit militaire, Aïda Moumni, a eus au téléphone (...)"
La journaliste poursuit en précisant :
"Pour signifier leur volonté de quitter le régiment, ils ont écrit un courrier à leur hiérarchie. "Un courrier qu'on leur a demandé de rédiger plusieurs fois. On les a isolés des autres soldats", relaie aussi l'avocate. Selon nos informations, les neuf jeunes de cette cohorte souhaitant quitter le régiment ont été regroupés dans un même préfabriqué, pendant plusieurs jours, "sans accès au mess, ils ont reçu des rations de combats pour repas". Un point que réfute le commandant en second. (...)"
Evoquant la nécessité de soumettre les partants à un circuit de départ, la journaliste poursuit :
"En attendant ces différentes étapes vers leur retour à la vie civile qui se sont étalées sur près de dix jours, « on leur a fait
peur, analyse l’avocate, en les menaçant de les poursuivre pour désertion ». « C’est un mot qui a pu être utilisé mais malencontreusement. S’ils ne revenaient pas le dimanche soir après leur permission, leur contrat aurait été résilié par l’autorité militaire et non plus du fait de l’intéressé. Dans le premier cas, on ne peut plus s’engager dans l’armée, alors que dans le second, c’est encore possible. »"
Pourtant aucun texte n'impose que le circuit de départ se déroule sur 10 jours ..
De la même façon, la résiliation de contrat pour motif disciplinaire du fait de l'absence irrégulière ou de la désertion ne se confond pas avec la dénonciation de contrat pendant la période probatoire.
Plutôt que d'empêcher ceux qui souhaitent partir et le peuvent pendant la période probatoire, il ne fait nul doute que les efforts devraient être concentrés sur la qualité du recrutement et ensuite les conditions d'emploi.
Pour retrouver l'article de La Montagne : https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/ils-considerent-qu-on-les-empeche-de-quitter-l-armee-de-jeunes-engages-au-126e-ri-de-brive-dans-l-angoisse_14374900/
© MDMH – Publié le 22 septembre 2023