Le Dr Paul N., 63 ans était jugé mercredi après-midi à Lille pour agressions sexuelles aggravées commises à Douai entre septembre 2010 et janvier 2013 sur des jeunes femmes gendarmes à Valenciennes et à Creil ou militaires au 41e régiment de transmissions. Le Dr Paul N. alors médecin-chef avec le grade de lieutenant colonel, faisait passer les visites médicales.
Une dizaine de jeunes femmes se sont plaintes, quatre étaient ce mercredi partie civile : « Toutes sont des femmes jeunes et peu gradées sur lesquelles il avait tout pouvoir », plaideront les avocates des victimes auxquelles s’est joint l’Adefdromil (association de défense des droits des militaires). D’autres « familiarités » plus récentes, reprochées depuis le retour à la vie civile du médecin en juillet 2014 ont aussi été évoquées à l’audience par la procureure Noémie Roche : il y a eu ces remontrances au centre hospitalier de Bailleul en 2014, et , il y a deux jours le Dr N. a passé quarante-huit heures de garde à vue à Arras.
Cette répétition des faits inquiète le parquet qui requiert trente-six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans, et, une interdiction d’exercer la médecine. «Il n’a pas eu un comportement approprié mais de là à le présenter comme une personne dangereuse...», ripostera en défense Me Pascal Cobert. A l’audience, ni les questions pointues du président Mikael Simoens, ni les larmes d’une victime n’ont réussi à faire bouger d’un pouce les certitudes du Dr N.
Droit à la barre, sanglé dans son manteau de belle étoffe, il répètera, le menton haut, noyant ses réponses dans des circonvolutions langagières : « Je suis quelqu’un de tactile. Sans doute ai-je trop d’empathie… Je dois soigner mon côté séducteur… peut être un peu dragueur…».
Le tribunal rendra son jugement le 24 février.