Par Sébastien RONPHE, élève-avocat, et Me Aïda MOUMNI, avocat associé
Au cours d'un entretien publié par le Figaro dans son quotidien en date du 9 mai 2016, l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy a livré ses propositions relatives à la Défense.
Selon le Président des Républicains, « la France est en état d'urgence à l'intérieur et en guerre à l'extérieur. Baisser la garde n'aurait aucun sens. Nous devons faire un effort sans précédent pour préserver la sécurité des français et défendre nos intérêts à l'extérieur. La défense est une priorité absolue (...) ».
(Entretien livré par Nicolas Sarkozy au Figaro, publié le lundi 9 mai 2016, n°22315)
Si le candidat à la primaire des Républicains émet plusieurs suggestions telles que l'exonération de réduction d'effectifs pour les forces de sécurité au sens large ou l'obligation de service militaire d'un an pour les jeunes qui, au jour de leur majorité, n'ont ni emploi ni formation, demeure absente la volonté de résoudre le fléau frappant de manière assourdissante la Grande Muette.
En effet, malgré le fait que Nicolas Sarkozy rejette l'idée d'un abandon de la dissuasion nucléaire, dénonce le suremploi de nos armées, relève l'inadéquation de l'emploi de l'armée dans l'opération Sentinelle au lieu de la réserve des policiers et des gendarmes « dont c'est le métier », jamais une solution au scandale LOUVOIS n'est évoquée.
(Entretien livré par Nicolas Sarkozy au Figaro, publié le lundi 9 mai 2016, n°22315)
Seuls l'absence de financement des opérations extérieures et l'ignorance du moyen de financer le maintien des effectifs sont mentionnés par Nicolas Sarkozy.
Dès lors une interrogation s'impose : Si l'ancien Président de la République souhaite faire de la Défense « une priorité absolue », la défense de la Défense sera-t-elle un jour d'actualité ?
(Entretien livré par Nicolas Sarkozy au Figaro, publié le lundi 9 mai 2016, n°22315)
Car il se trouve que des hommes et des femmes, ayant fait le choix de s'engager pour la défense de notre pays, sont aujourd'hui placés dans une grande précarité financière en raison des anomalies du logiciel LOUVOIS.
Ils portent nos couleurs, garantissent notre sécurité, protègent nos valeurs et, se battent pour notre liberté.
Cependant, nombre d'entre eux sont aujourd'hui victimes des dysfonctionnements du logiciel censé calculer leur solde.
Nombre d'entre eux se voient réclamer par l'administration de l'argent qui ne leur a jamais été versé.
Nombre d'entre eux se voient contraints de contracter des prêts, ou de renoncer à des projets.
Nombre d'entre eux enfin, voient directement leurs comptes bancaires ponctionnés, sans leur accord, afin de faire face à des graves erreurs auxquelles ils sont pourtant étrangers.
La justice permet d'indemniser les victimes de préjudices.
Or ici les victimes se voient contraintes d'indemniser l'auteur de leurs préjudices.
Ce traitement, non fondé juridiquement et déshonorant, ne trouve écho que dans l'injustice.
Pour reprendre les mots de l'ancien Président de la République dans l'article du Figaro, « j'aurai préféré [ne pas être] obligé de publier [cet article]. Mais entre le déni de la réalité et la vérité […], je suis aux côtés de ceux qui disent la vérité ».
(Entretien livré par Nicolas Sarkozy au Figaro, publié le lundi 9 mai 2016, n°22315)
© MDMH – Publié le 19 mai 2016