Par Maître Aïda MOUMNI, avocat associé
MDMH AVOCATS a eu l'honneur d'être interviewé par "La Loutre de l'armement" dans le Bulletin 113 de l'Association Amicale des Commissaires et Officiers Administratifs de l'Armement.
Avec leur aimable autorisation, nous reproduisons quelques extraits de ce qui a été, pour nous, au delà d'une interview un moment de dialogue et d'échanges constructifs :
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Propos recueillis le 17 décembre 2018 par Alexia Bertrand pour l’APNM Commissariat et Nicolas du Buat pour l’AAOCTAA.
Les deux avocats qui ont fondé le cabinet d’avocats MDMH en 2009, Elodie Maumont et Aïda Moumni, nous ont fait l’honneur de nous accorder une interview où elles nous ont transmis leur foi en leur métier et la passion qui les anime pour défendre «les citoyens en uniforme». Installés dans la salle de réunion où sont reçus les clients, dans une atmosphère apaisante et isolée du bruit du boulevard de Sébastopol, nous n’en perdons pas une miette. (…)
Un militaire qui vient voir un avocat est sous stress, car voir un avocat n’est pas confortable pour un militaire qui ressent alors l’impression d’un conflit de loyauté. Beaucoup souhaitent affirmer «je n’attaque pas l’Armée». (…)
90 % des affaires pour lesquelles le cabinet est sollicité pourraient être évitées si les RH travaillaient différemment. Mais en dehors de la problématique propre aux RH, des dysfonctionnements dans l’organisation peuvent être révélés par des problèmes inhérents à la personnalité des uns et des autres.
La loi du silence, le manque d’humanité ou d’envie de comprendre le problème de l’autre conduisent à des contentieux qui ne devraient pas exister. «Il faut aller aux audiences pour voir, car c’est affligeant !" (…)
Le contentieux du travail du militaire existe. Les forces considèrent à tort qu’elles sont en dehors du monde, surtout pour tous les aspects non opérationnels.
Les militaires n’ont pas de syndicat et ne souhaitent pas en avoir. Ils assimilent l’idée d’un syndicat à de la désobéissance, sans faire de différence dans les fonctions offertes par un syndicat. Grève et revendications sont bien sures exclues pour une population ayant le devoir d’obéir aux ordres, mais il existe un réel besoin d’un soutien, d’une information sur le droit du travaildes militaires, indépendamment des RH de l’armée ou du service. (…)
7. MDMH et l’institution
MDMH entretient de très bons contacts avec le Contrôle général des armées et sa cellule THEMIS dont le travail et les résultats sont salués. Son équivalent au ministère de l’intérieur, «Stop discri», pourrait s’en inspirer.
MDMH souhaite travailler dans un esprit de concertation avec le ministère des armées, entretenir la discussion, ce que nos interlocutrices regrettent qui leur soit souvent refusé. (…)
MDMH n’attaque jamais l’institution et répond toujours positivement aux invitations du ministère des armées, comme par exemple pour participer à un colloque sur la judiciarisation.
Nos interlocutrices seraient bien tentées de servir en tant que réservistes : leur admiration et leur attrait pour le monde de la défense ressort clairement! Mais servir dans la réserve suppose que le devoir d’obéissance s’applique, ce qui serait en contradiction avec leur serment d’avocat qui les oblige à veiller à conserver leur indépendance.
Indépendance, confidentialité, loyauté envers la personne défendue, ce sont des valeurs avec lesquelles les avocats de MDMH ne transigent pas. (…)"
© MDMH – Publié le 1er février 2019